Viticulture et oenologie Courrier des vins du Sud-Ouest
Distillation boudée - Les viticulteurs bordelais ont boudé la campagne de distillation visant à réduire les stocks, fait préoccupant alors que la récolte 2005 s'annonce abondante, au risque d'aggraver les problèmes de surproduction de la filière viticole de Gironde. Quelque 185.600 hectolitres devraient être distillés, soit 37% des volumes que la Commission européenne a accepté de financer, alors que l'objectif était de 500.000 hl, selon l'Office national interprofessionnel des vins (Onivins). "Compte tenu de la crise, on est bien trop loin de l'enveloppe qui avait été fixée", a regretté Jean-François Bertran de Balanda, délégué régional de l'Onivins. Cette première campagne de distillation en Gironde, clôturée le 31 juillet, s'inscrivait dans le cadre du "plan Bordeaux", conçu pour faire face à la crise viticole et à la surproduction. Elle est financée par des aides européennes et du Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).
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Resserrement des Côtes - Les vignobles d'appellation des cinq côtes de Bordeaux (17% du Bordelais) ont lancé une réflexion sur un rapprochement, avec pour objectif premier une plus grande lisibilité de leur nom, pour un impact supérieur à l'exportation: ils ne représentent pour l'heure que 5% des exportations de Bordeaux. Côtes de Castillon, Côtes de Bourg, 1ères Côtes de Blaye, 1ères Côtes de Bordeaux et Côtes de Francs représentent quelque 2.000 viticulteurs et une production d'environ 900.000 hectolitres (prévision 2005). Le rapprochement laisserait à chaque vignoble sa gestion propre mais permettrait une approche commune de la promotion, du marketing, de la communication. Surtout, et crucialement pour l'export, ils pourraient adopter, sous une AOC tronc commun "Côtes de Bordeaux" une double dénomination, plus identifiable de l'étranger: "Castillon / Côtes de Bordeaux", "Bourg / Côtes de Bordeaux", etc". Les viticulteurs sont favorables, mais le projet doit être soumis aux assemblées générales de chacune des cinq côtes, puis à l'INAO (Institut national des appellations d'origine) avant la fin de l'année, espère le président de l'Association des 5 côtes, Christophe Chateau.
Ventes de Bergerac en hausse, pas les prix - L'Assemblée générale du Conseil interprofessionnel des Vins de la Région de Bergerac a dressé en juillet un tableau économique de la campagne 2004-2005, qui a vu des ventes en forte hausse (+10,1%) à 474.016 hectolitres, grâce surtout aux progressions des vente rouges, dont les rosés (+15,6%). Eric Hugot, responsable du service économie, parle d'une "année satisfaisante en terme de volume, la troisième meilleure campagne pour ce qui est du vrac" et la meilleure jamais enregistrée pour les rouges. Ces chiffres doivent beaucoup au développement de ces ventes en vrac (+19% soit 225.982 hl en rouge et 149.058 hl pour les blancs) alors que les ventes en bouteille baissaient. L'inquiétude du vignoble bergeracois porte surtout sur les prix de vente, avec un tonneau de rouge se négociant autour de 700 euros en moyenne, contre plus de 1.100 euros il y a quelques années. Même chose pour le blanc à environ 800, contre 1.100 euros auparavant. Enfin les stocks ont été gonflés par une très forte récolte 2004 (+25% par rapport à 2003). Mais M. Hugot souligne qu'"en moyenne on vend plus que ce qu'on produit depuis 5 ans". Les stocks s'établissent à une campagne d'avance en moyenne, mais deux dans le cas des rosés.
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